QUALITE DU TRAVAIL ; QUALITE DE LA VIE AU TRAVAIL

TMS + (RPS)² = QVT !!... 

 En d’autres termes (un peu moins abscons…), l’apparition des Troubles Musculosquelettiques (TMS) des salariés du secteur médico-social et l’augmentation exponentielle des différentes expressions de Risques Psycho-Sociaux (RPS) dans toutes les sphères de l’intervention sociale sont à la racine du fort mouvement d’étude et de promotion de la Qualité de Vie au Travail (QVT) qui imprègne notre secteur depuis quelques années.
Il est donc intéressant de regarder de près les différentes livraisons du baromètre Quorum de la QVT dans les entreprises de l’Economie Sociale et Solidaire pour saisir les enjeux de la question.

Bonne nouvelle : plus des trois quarts des salariés (74 % des salariés non cadres, 82 % des salariés cadres) sont « assez satisfaits » ou « très satisfaits » de la qualité de leur vie au travail. 
Mauvaise nouvelle : ça se dégrade ! Entre 2013 et 2017, la moitié des salariés (49%) ressentent une baisse de cette QVT. 

Parmi les cinq éléments constitutifs de la qualité de vie au travail (contenu du travail, conditions de travail, organisation du travail, relations de travail et dialogue social), c’est majoritairement l’organisation, les changements dans l’organisation qui semblent être la cause de cette dégradation : près de 60% des salariés se plaignent d’amplitudes horaires supérieures à 10 heures ; mais d’autres facteurs sont aussi en jeu : 30% des salariés ressentent des douleurs ou une gêne physique dans leur travail ; plus de la moitié d’entre eux (53%) se disent constamment sous pression…
Ça se dégrade, donc. 

Et pourtant, ils étaient le même nombre, même un peu plus (55%), à ressentir la même « pression » en 2013 !  61 % des salariés se disent affectés par des discours ou des comportements agressifs des usagers. Mais, là encore ; ils étaient le même nombre (62%) à dire la même chose 4 ans auparavant. 
Ils sont nombreux à évoquer, comme priorité d’action corrective, le besoin de soutien de la part des managers ; et pourtant ils sont 69% à affirmer « recevoir un soutien satisfaisant de la part de leur encadrant dans des situations difficiles », alors qu’ils n’étaient que 56% à le dire en 2013.
D’où vient donc ce sentiment de « dégradation » qui semble aller au-delà même de la perception de ceux qui l’évoquent ?

Ce « baromètre », suivi maintenant depuis plusieurs années, constitue un instrument très riche de mesure de la perception collective de ce phénomène de la qualité de vie au travail et de son envers, le sentiment de souffrance au travail. Mais c’est une enquête déclarative, fondée sur ce que les personnes interrogées disent d’elles-mêmes, à un instant T et dans des conditions données. Elle porte en elle-même le risque de multiples biais attachés à ces enquêtes adossées à la seule déclaration des intéressés. Il faut prendre ces chiffres avec nuance.
Cela ne veut pas dire que tout va bien. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de pression dans notre secteur professionnel. Oui, il existe des managers et des managements plus ou moins délétères, y compris dans ce secteur social et médico-social… Et puis la nature même de notre travail en toute proximité avec des personnes vulnérables n’est pas exempt de difficultés, voire même de souffrances interrelationnelles ou institutionnelles ; et quels que soient les efforts que l’on ait à faire pour en atténuer les effets, on pourrait même dire qu’il y a un état de souffrance presque consubstantiel à ces métiers de la relation.

Peut-être faut-il donc regarder une autre hypothèse : ce ne serait pas l’exposition aux difficultés et à la souffrance au travail qui augmenterait, ce serait plutôt notre tolérance aux difficultés, au désagréable, au douloureux, à l’insatisfaisant qui serait en train de baisser…

Et si les cadres et dirigeants sont concernés par cette question de la Qualité de Vie au Travail, c’est évidemment parce qu’il leur appartient de mettre en œuvre les meilleures conditions de travail possibles pour leurs collaborateurs. Mais c’est aussi parce qu’ils ont à faire accepter qu’il arrive que, parfois, de temps en temps, le travail auprès d’autrui – et d’un autrui vulnérable – ça n’est pas qu’une partie de plaisir !

Bernard LEMAIGNAN
Directeur Général.

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Publié le 07 mars 2019
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Fiche actualisée le 07 mars 2019
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